vendredi 27 novembre 2020

Pan sur le bec !!!!!!

 

Mail envoyé à Nicolas Brimo du canard enchaîné


Bonjour

Abonné au Canard, je n'ai pas manqué de lire, avec un peu d'étonnement ,  votre article "La joyeuse débâcle de la presse française" sur la page 4 du palmipède du 18 Novembre.

Je suis d'accord avec vous, il est regrettable et injuste que le Canard bouillonne de plus de 3 millions d'€uros  à cause de Presstalis. Toutefois, votre article souffre de sources erronées concernant une gréve qui vous aurait pénalisé.

512 salarié(e)s SAD, opérateur de Presstalis ont été "liquidés" par le tribunal de Commerce, le 15 Mai 2020, dés la sortie du confinement .Ils/elles ne pouvaient donc pas être en grève, jusqu'au 30 Juin ou plus tard, durant 7 ou 20 semaines, ils/elles étaient viré(e)s, et le sont toujours d’ailleurs. ils/elles ont fait grève du 11 au 15 Mai (4 jours), pour contester un plan "social" où les salarié(e)s une fois de plus sont la variable d'ajustement.

Le tribunal de Commerce a liquidé l'entreprise sans que la continuité de l'activité soit évoquée, ni le sort et l’avenir des 512 salarié(e)s toujours sur le carreau .

Il faut noter que durant plusieurs semaines les kiosquier(e)s et marchand(e)s de journaux n’étaient pas livré(e)s , et surtout ne se voyaient pas créditer de leurs invendus (40 à 60% du chiffre d’affaire). 1000 points de vente ne devraient pas survivre à cette étourderie judiciaire, et à la désinvolture des patrons des groupes de presse.

Pour leur part les salarié(e)s licencié(e)s ont occupé les sites de travail, durant de longues semaines, demandant à diffuser la presse, dont votre journal. Peine perdue, La direction de Presstalis a volontairement asséché le canal de diffusion, contourné les plateformes de diffusion, et nourri les sous traitants sous payés.

J'ai travaillé 32 ans aux NMPP, devenues Presstalis. Syndiqué et militant au Livre CGT. Je n'ai jamais connu un conflit social impliquant une grève de 7 voire 20 semaines, pour mémoire ce n'est pas arrivé en 36 ni en 68. Chaque fois que les travailleurs du Livre, ou d'autres , étaient sans travail sur une telle période, c'était du fait d'un lock-out patronal, comme pour le conflit du Parisien Libéré par exemple.

Il est vrai que Dugardin , Pdg de Presstaliss affirmait sans rire que les conflits sociaux pénalisaient la distribution de la presse , alors que la liquidation était prononcée pour 512 personnes et qu'il venait d’effectuer le licenciement de 645 salarie(e)s sur 917, on a l’humour qu’on peut.

La période que nous venons de vivre est un règlement de compte politique et financier. Le pouvoir macroniste et les groupes de presse les plus influents ne voulaient plus d’un outil de péréquation où chaque journal paye pour que tous soient diffusés . Macron a donc fait la peau de la loi Bichet, et veut toujours la peau du syndicat du Livre CGT, coupable de syndiquer plus de 80 % des salariés. Et oui,en plus , ils n’aiment pas le canard enchaîné , pas plus qu’ils n’aiment l’héritage de la Libération et du CNR. La lecture sociale et économique de la diffusion de la presse pour la Macroncratie c’est que 10 milliardaires possèdent 80 % des journaux, et font leur chiffre d’affaire sur 15 % du territoire. Pour les autres , circulez y a rien à voir.

Contrairement à ce que vous affirmez, les salariés de Presstalis n'ont pas été payés au détriment de vos factures. Dugardin ne les a pas payé du tout..C'est le fond de garantie des Salaires (AGS) qui a pourvu aux salaires et au plan social (dotation de 38 M€). Ce sont donc en partie les cotisations sociales qui ont permis des économies patronales…..

Pourtant comme dit la chanson, de l’argent y en a ….Macron a accordé 80 millions d'Euros à la nouvelle structure, France Messagerie, présidée par Louis Dreyffus du Monde. Si le Canard a quelques problèmes de règlement de factures , sachez que le Monde en souffre moins , bien vu par la Macroncratie, le journal du soir a obtenu 17 millions d’€uros de PGE (prêt garantis par l’état), la BPI , elle versera 5M€ au journal bien en cour….

Pour poursuivre la distribution de la presse , France Messagerie abondera aussi à un prêt de l’état de 80M€ qui ne sera pas remboursé.

Selon les propres déclarations de Macron, l’état lâchera 247 M pour la presse , ne soyez pas étonné , vous n’êtes pas dans les destinataires. Les 512 salarié(e)s des SAD licencié(e)s non plus . France Messagerie fonctionne désormais par sous traitance avec des entreprises de camionnage.

Il est important que vous dénonciez les injustices qui tombent sur le Canard Enchaîné, j’y suis sensible. De grâce n’accablez pas inutilement les salariés et les syndiqués de la profession qui payent aussi un lourd tribut. Les travailleurs du Livre ne sont pas vos ennemis .

Pendant 32 ans j’ai aimé mon métier, difficile certes, nous portions 10 à 20 tonnes par nuit pour sortir les paquets des rotatives , charger les camions . Activité au mains sales , prolongement de votre propre travail, nous étions fiers de fournir au petit matin les journaux , dont le votre et non, nous ne passions pas notre temps en grève à saloper les revenus des journaux, pour je ne sais quel plaisir désinvolte.


Merci donc  de pas trop aboyer avec magnats du CAC 40, et autres baltringues

La CGT n’est pas un consultant médias, mais de grâce, si vous voulez parler de nos grèves , demandez nous les dates, la durée. Nous n’avons pas honte de notre activité revendicative, nous vous renseignerons . Merci de ne pas parler à notre place, lorsque nous sommes en grève, nous le disons et l’assumons, quand bien même, trop souvent, nos communiqués de presse ne sont pas publiés.

Je vous prie de recevoir mes salutations

Michel ANCE

PS je mets en copie mon syndicat , le SGLCE-CGT et les salarié(e)s licencié(e)s concernè(e)s par vos propos



dimanche 6 septembre 2020

Bientôt une ZAD à Villers les Nancy

 


WWF estime que l’homme a fait disparaître 60% des populations animales sauvages de la planète en 44 ans , (étude publiée le 30 octobre 2014).

Nous sommes à l’heure des choix, notre environnement proche est concerné lui aussi.



Le 16 Février 2017 le Maire de Villers les Nancy, délivre un permis de construire (Arrêté 2017-042) à Batigère concernant 76 logements locatifs sociaux dont 16 en accession sociale, rue de Versigny.

Ce projet est contesté depuis 2016, par six associations (collectif de riverains/Association Devibra / Jardins du paquis / APECV / le clos de l’Asnée / Villers en transition/ Association des riverains rue Charles Oudille).

La première mouture du projet prévoyait 95 logements, soit 5 immeubles, face à RTE entreprise de 500 salariés. Les constructions sont prévues sur un petit stade de foot d’à peine 200 mètres de longueur, où il faudrait entasser plus de 90 familles, et prés de 300 personnes, loin de tout commerce et des arrêts de bus. Et vive le logement social.

Les riverains réagissent , saturation de circulation, nuisances environnementales , disparition d’un espace vert naturel d’importance, risques hydro-géologiques en amont et en aval , choix maladroit du site qui est la seule zone humide de la métropole abritant des espèces protégées.


-un biotope rare


En juillet 2016 , la Ligue de Protection des Oiseaux, L.P.O (Agir pour la biodiversité) publie une note bibliographique de l’avifaune , concernant le site de Hardeval et quartier de l’Asnée à Villers les Nancy

Le rapport issu d’observations fait état de 41 espèces d’oiseaux , 24 nichent sur le site, 33 espèces sur 41 sont protégées, 2 espèces sont classées vulnérables, le Bouvreuil pivoine et le Gobe-mouche gris, une espèce est classée quasi menacée, la Fauvette grisette .

D’autres espèces résident prés du ruisseau ou dans les environs. Outre la salamandre tachetée, animal protégé, il y a également la grenouille rousse, protégée partiellement . L’écureuil roux , lui aussi protégé.

Orchidées sauvages et espèces végétales rares sont aussi locataires de ce vallon.

Ces observation faites hors contexte scientifique, avec peu de moyens attestent de la présence de populations fragiles . Une étude sérieuse, au-delà de la seule salamandre tachetée est nécessaire avant de couler du béton sur un biotope vital pour les espèces menacées.

Conclusion de la note «La plupart des oiseaux vus sur le site appartiennent à des espèces protégées,…. il convient de protéger leur biotope ...cette mosaïque de milieux mérite une préservation dans le cadre d’une constitution de corridors écologiques….)


Cette zone humide est le réceptacle des nombreuses sources qui coulent du plateau de Brabois vers Nancy, c’est aussi un drain naturel pour capter les conséquences des orages , des fortes pluies. Rendre le sol imperméable au bas de cette pente augmente fortement les risques hydro-géologiques pour la métropole.

La préservation de zones humides ne concerne pas seulement la faune et la flore, mais aussi la prévention des inondations , des sécheresses, la fragilisation du sous sol.



Des légèretés et des manquements dans la procédure

Suite à un questionnement sur la procédure, la Direction régionale de l’Environnement , de l’Aménagement et du Logement (DREAL), informe le 21 Mars 2017 les associations et les riverains, que le promoteur Batigère n’a pas demandé de dérogation concernant les espèces protégées. Ce qui normalement invalide le permis de construire.

Avec 23 mois de retard, le 25 Juillet 2018 , Batigere demande les dérogations nécessaires et obligatoires, à la DREAL pour la capture et l’évacuation de salamandres , le 16 Novembre 2018 le Préfet accorde les dérogations à Batigère, autorisant également des destructions éventuelles de Salamandres.


Le 23 Janvier 2019 , l’association de la Salamandre de l’Asnée mandate Me Zind (avocat qui défend la Zad de Strasbourg) pour un recours gracieux contre la décision du préfet , le 1er Mars 2019, le préfet rejette ce recours.

Le 7 Mai 2019 l’association la salamandre de l’Asnée dépose un recours contentieux au tribunal administratif de Nancy pour faire stopper le programme de construction en question.


Le préfet aussi a un peu de retard, même pour respecter les délais républicains , alors que le tribunal administratif lui donne 30 jours pour produire un mémoire de défense, il mettra 150 jours, pour le présenter.

Le Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel (CSRPN) émet un avis favorable le 9 Aout, 2019, concernant les dérogations accordées par le Préfet, assorti de «fortes recommandations», parmi lesquelles celle d’estimer réellement la population adulte et larvaire des salamandres, sans quoi il est impossible de se prononcer sur la demande de dérogation.

Le 23 Août , en pleine période caniculaire, pendant laquelle les salamandres se protègent de la chaleur en se réfugiant profondément sous terre, le promoteur Batigère réalise en moins de deux semaines un relevé de population attestant de plusieurs centaines d’individus, peut être un millier. Rappelons que la Salamandre est un animal nocturne, qui ne sort que lorsqu’il pleut ou dans une ambiance fortement humide. Affirmer avoir réalisé un recensement exact, dans ces conditions de la population adulte et larvaire, c’est se moquer du monde

C’est cette estimation de pieds nickelés au doigt mouillé qui justifiera l’accord de dérogation du Préfet.


Le Préfet s’investit beaucoup sur le dossier, il plaide ainsi le besoin de logements sociaux , mais avec originalité, puisqu’il cite en 2019 des chiffres de 2010 (?), où les logements sociaux de la commune ne seraient qu’à 16,94%. S’il s’était mieux renseigné, il aurait vu le PV du conseil municipal du 2 Septembre 2019 , qui fait état du dépassement des 20% de locatif social à Villers les Nancy depuis 2017.

Bref , les chiffres les plus récents montrent qu’il n’y a pas péril sur le logement social.


En outre, une enquête récente de la FNAIM révèle que: «la région nancéienne (métropole et couronne) affichait ainsi un taux de vacance de logements de 8,6% en 2014, avec une progression limitée à 1 % sur 15 ans. Le bassin de vie de Nancy se situe légèrement derrière Metz (9 %) mais pointe tout de même dans le haut du tableau des aires urbaines où la vacance est parmi les plus élevées de France…...«Un flux migratoire négatif favorise la détente sur le marché du locatif. Ce qu’on observe depuis cinq ans sur Nancy, c’est ainsi une baisse plutôt importante des loyers dans l’ancien, lequel décroche. Cette tendance est favorisée par les dispositifs type Pinel qui ont plafonné les loyers dans le neuf, produits vers lesquels les locataires préfèrent, du coup, se tourner » cet article fait état de 8000 logements vacants sur la seule ville de Nancy

(Est républicain – 27 Janvier 2018)

Bref, les lois fiscales vident les centre ville pour créer du patrimoine en périphérie, le pari pourrait être inverse, rénover dans les villes pour créer de la mixité sociale, favoriser les transports collectifs .


Batigère envoie les bulldozers, le préfet envoie ses flics


Depuis le 7 Mai, l’association de la Salamandre de l’Asnée attend sereinement que le Tribunal Administratif de Nancy convoque les parties pour un jugement . Sereinement parce que Batigère et le Préfet ont déposé des mémoires au tribunal et semblent donc se plier à l’attente de la procédure. Grosse surprise, le lundi 11 Mai 2020, Batigère envoie les bulldozers et une noria de camions pour ratiboiser le terrain de football et l’habitat des salamandres. L’entreprise Eiffage, est mandatée pour ces travaux. Batigère , joint au téléphone, explique que le délais d’attente du jugement est trop long , qu’ils détiennent un permis de construire, ils commencent donc la construction sans attendre la convocation chez le juge.

Des riverains viennent protester, ils sont reçus par la B.A.C., les R.G., la police nationale et la police municipale , les sbires du préfet nous rappellent que leur présence est due à la seule situation sanitaire, donc pour notre bien, et qu’ils vont devoir nous verbaliser individuellement de 135€ par tête , et verbaliser également l’association de la Salamandre.

Pendant cette pantalonnade gendarmesque, le massacre continue, les salamandres, leur habitat passent sous les chenilles des bulls et sont évacués au rythme d’un camion toute les trente minutes, pendant deux semaines, la seule colonie de salamandres de la métropole est en train de crever sous nos yeux, les destructeurs sont sous la protection de la flicaille….. Circulez y rien à voir.


La Salamandre résiste et marque un point

Avec sa maigre cagnotte (91 adhérents), l’association de la Salamandre dépose, le jour même, par l’intermédiaire de Me ZIND, deux requêtes en référé suspension auprès du Tribunal Administratif de Nancy pour suspendre l’exécution des travaux, vu leurs caractères irréversibles.


Le 8 juin, le Tribunal Administratif de Nancy ordonne l’arrêt des travaux, les motivations sont intéressantes, le juge estime (…...qu’il y a méconnaissance ses dispositions de l’article 211-2-4° du code de l’environnement , du fait d’une raison impérative de l’absence de justification d’intérêt public majeur à la réalisation d’un programme d’habitations, et des quotas sociaux, ainsi que du non respect des deux conditions cumulatives liées à l’absence de solution alternative suffisante et à l’absence d’atteinte au maintien dans un état de conservation satisfaisante des populations de salamandres tachetées dans leur aire de répartition naturelle……..)

L’État est condamné à verser 1000€ à l’association la Salamandre de l’Asnée


Le juge rejette ainsi l’argumentaire du Préfet et de Batigère. Batigère vient de faire appel du jugement, le préfet passe la main...

Après quatre années de bagarre et de procédure, la petite association de la Salamandre doit trouver plus de 3000€ pour défendre ce dossier au Conseil d’État . La stratégie de Batigère est aussi de nous assécher au porte monnaie.


Certes, le saccage n’a pas pu être évité, mais il reste des salamandres, et 40 espèces menacées à sauver durablement avec leur habitat. Le mieux serait de classer ce site unique en corridor écologique, la Métropole de Nancy en a le pouvoir.

De plus en plus de tribunaux prennent des décisions courageuses en s’appuyant sur le code de l’environnement, des élus , des préfets des bâtisseurs sont déboutés de leurs demandes et parfois condamnés à réparer et remettre en l’état les lieux saccagés.


Ces combats sont difficiles et coûteux, mais résister c’est possible. Depuis plus de quatre ans quelques dizaines d’adhérent(e)s bloquent un projet néfaste, on fait reculer mairies, préfet et bâtisseurs. Une pétition en ligne a recueilli plus de 73 000 signatures , une cagnotte en ligne a engrangé un peu plus de 800€, tous les lundi un atelier créatif réalise des banderoles qui commencent à orner toute la rue de Versigny, entourant ainsi la « ZAD » de Villers les Nancy.


La petite association de quartier doit porter le combat plus haut, comme l’indique une de nos banderoles, « Nous ne sommes pas propriétaires de la Terre » mais nous devons tout faire pour maintenir cette maison commune en l’état, nous devons tout faire pour enrayer la suppression du vivant


Un petit coup de main ne serait pas refus….


https://www.mesopinions.com/petition/nature-environnement/halte-massacre-salamandres/80373


https://www.cotizup.com/sauvons-les-salamandres


Pour nous rejoindre

salamandreasnee@gmail.com

Michel ANCE



dimanche 7 juin 2020

21 salariés de la la Presse à Jarville licenciés! Le combat continue!


Distribuer la presse démocratiquement coûte un pognon de dingue ! c’est la faute aux salaires et aux syndicats ( discours politico/pathologique fin XXeme début XXIem siécle , avant que le capitalisme crève)



La liquidation des SAD, (distribution de la presse quotidien/magazines), a provoqué le licenciement de 512 salariés en France. La procédure a été officialisée, vendredi 5 Juin, par l’envoi des lettres de licenciement.
Pourtant rien n’est joué. 

Les salariés continuent le combat.

L’incompétence crasse de la macronie a vouloir casser tout ce qui coûte un pognon de dingue, est responsable de la pénurie générale de journaux, quotidiens et magazines. Les kiosques sont en perdition.
32000 points de vente en 1994 en France, 23 200 en 2017, 22 000 en 2019, 20 000 aujourd’hui, 10 % d’entre eux risquent fort de fermer dans les semaines ou les jours qui viennent. A moyen terme , 10 000 points de vente sont menacés.
Plus de presse dans le sud est de la France, de Lyon à Marseille, le sud ouest n’est pas mieux loti. Le nord de la France bricole, et s’approvisionne au fil de l’eau, imparfaitement. Plus grave et plus insidieux , les invendus qui représentent prés de 50 % des stocks presse des kiosques ne sont plus repris, plombant la trésorerie des petits points de vente, la liquidation du réseau a fait également imploser la garantie de trésorerie et de paiement , en direction des kiosquiers , des imprimeurs , et des éditeurs. La faute à la gréve des salariés du Livre CGT , dites vous ? Perdu ! c’est le lock out des éditeurs et de l’état qui met le réseau à terre. Une réussite de plus à mettre au palmarès de Macron.

Le rapport à l’acide fait au Sénat, par Laurent Garcia, député de Meurthe et Moselle et candidat à la Mairie de Laxou, a acté la fin du système de péréquation garantissant le pluralisme de la distribution de la presse. Le lobbying des groupes financiers de presse a payé. Ils ne seront plus solidaires d’une distribution démocratique, la presse doit se vendre comme les petits pois en boite, avec le soucis de la concurrence. La presse doit être un élément de la croissance du capital, un article de bazar compatible avec les lois du marché.

Ça y est , c’est fait ! La concurrence libre et non faussée se roule dans la fange du libéralisme. 10 % des éditeurs font 90 % du chiffre d’affaire de la totalité de la presse sur 20 % du territoire national . C’est bien ça l’essentiel. 80 % des points de vente doivent disparaître.
Vous pourrez trouver le journal de votre choix (relatif) auprès d’une gare, d’un aéroport où statistiquement passent les classes moyennes et moyennes supérieures. Pas toutes les gares , les sous préfectures n’accueillant pas de TGV sont priées d’aller se faire foutre. La presse autorisée sera dans les 20 % tolérés par le capital et vive la concurrence.

Bienvenus clients !!! dans notre gare ou aéroport vous trouverez Géo, Capital , des mot croisés…..pardon ? vous vouliez quoi ? le canard enchaîné ? Le monde diplo ? Non, ça va pas être possible, ce cher Laurent Garcia (enfoiré !) a judicieusement précisé dans son (putain de ) rapport que les diffuseurs pourraient choisir les titres mis à la vente. Compris?
Charlie Hebdo, Siné Mensuel, La décroissance , Fakir , DEGAGEZ!!! c’est le capital qui gère l’info! Place au bizness.

Oui mais, ça branle dans le manche !!   



Belle fable, mis à part que les travailleurs de la presse, syndiqués à la CGT ne veulent pas de ce brouet moyenâgeux. Du Nord au Sud , les travailleurs se mobilisent, occupent les locaux.
Ils se battent bien sûr pour leur emploi , mais aussi pour que TOUS les titres (6000) soient disponibles dans plus de 20 000 points de vente , sur l’ensemble du territoire . Le journal de votre choix doit être livré et disponible , là où vous habitez.
C’est un boulot difficile, payé 1800 € brut , sur 14 mois, pour 364 jours de taf (sauf le 1er Mai) , dimanche, fériés compris. A Jarville comme à Marseille , Brest, Lyon, Toulouse , Nantes. Depuis 1994 la masse salariale a été divisée par sept ! Condition de travail, c’est minimum 20 tonnes par nuit.
C’est un boulot difficile par les nuits d’hiver, où les véhicules de liaison, s’embourbent ne montent pas les côtes verglacées (on a raboté la DDE , trop chère , pognon de dingue...)

C’est un boulot difficile de distribuer 6000 titres sur 20 000 points de ventes, toutes les nuits, à faire coïncider les véhicules en retard avec les livraison prêtes depuis longtemps.
Quand le travail s’espace, le rythme naturel reprend sa place dans le corps, on est fait pour dormir la nuit,, on s’effondre alors devant un café froid … Et soudain, 5 ou 6 tonnes de journaux se profilent au début de votre récupération , il faut se faire violence et assurer, monter sur le fenwick , empoigner les paquets, tout faire pour que le journal qu’on aime pas forcément soit en kiosque à 6 heures.
Pour arriver à la liquidation Presstalis, maître d’œuvre de la filière, a raboté tous les contrats de prestataires , téléphonie, photocopieurs , nettoyage, depuis deux ans les salariés bossent toutes les nuits dans une crasse immonde. Ils contactent les transporteurs souvent avec leur propre portable.

Laurent Garcia, laquais provincial du libéralisme, dans son incompétence crasse, a jugé qu’il fallait donner la prime à la marchandisation de la presse. Bien vu ! Mis à part que la Loi Bichet a été mise en place parce que tous TOUS les éditeurs, entre 1940 et 1944, s’étaient prosternés, le cul offert dans le lit de l’occupant.
Ah , quelle belle affaire chez Hersant , Madame, diffuser le journal Signal (magazine dynamique de la Waffen SS), les idées du Maréchal, c’était bon pour la croissance.
Pendant que les éditeurs couchaient avec l’occupant , la flicaille enfournait les juifs, les cocos, les roms et les autres, dans les bus pour le vel d’Hiv. Mais Radio Paris et la Presse Française allaient bien.. C’est la Résistance, le CNR qui ont mis la muselière au capital

L’ignorance de notre histoire, l’entêtement ou la bêtise de Laurent Garcia ne sont pas des excuses ou des circonstances atténuantes, c’est faire passer le profit avant le bien commun, coûte que coûte, et laminer le débat idéologique. L’idée vient de loin , les patrons en 1938 beuglaient «  plutôt Hitler que le front populaire », Les fondateurs de l’Oréal, enfilaient avec élégance la cagoule et spoliaient les biens juifs. C’est leur engeance qui aujourd’hui vole le bien commun pour s’empiffrer, parce que la démocratie coûte un pognon de dingue.

C’est bien l’ignorance de l’école macroniste, qui enterre l’école du bien commun , qui enterre celle de la résistance de Lucie et Raymond Aubrac, d’Emmanuel d'Astier de La Vigerie, qui créèrent Combat , Libération. Ignorance du courant littéraire journalistique, Jean Paul Sartre, Albert Camus,qui ont lutté de leur plume contre le colonialisme. La plume de Laurent Garcia n’est faite que pour signer au bas des lettres de créances du capital. Le député servile signe sous le doigt du capital.

Une semaine d’initiatives sur le terrain

Pendant que les patrons peaufinaient les lettres de licenciement, les ouvriers promis à la casse n’ont pas baissé les bras.

- Mardi 2 Juin , conférence de presse avec les salariés SAD / sont présent le PCF avec Bora Ylmaz, un représentant de la France Insoumise, un représentant du PS, l’Union départementale CGT et l’Union locale CGT

- deux articles (la semaine et l’Est républicain) relatent la rencontre (mercredi et jeudi)

- Jeudi 4, le délégué syndical Anthony Eighelthinger, rencontre Hervé Ferron , le Maire de Tomblaine, sensible au sujet de la presse qui a déjà rencontré les salariés à plusieurs reprises.

- Vendredi Matin (5 juin), Hervé Ferron revient au dépôt accompagné du Sénateur Olivier Jacquin qui a contacté le Préfet pour trouver une issue à la situation sociale, et remettre en place une distribution de la presse efficiente
Déclaration d’Olivier Jacquin sénateur LIBERTÉ DE LA PRESSE, DÉMOCRATIE, LES JOURS malHEUREUX
Suite à une question écrite au ministre déposée au sujet de la liquidation du distributeur de presse Presstalis, je rencontrais ce matin les salariés du site de Jarville, accompagné d’Hervé Feron, Bora Yilmaz, Pascal Schneider et Laurent Trogrlic également engagés sur ce dossier.
La liberté de la presse et sa distribution a connu une loi importante en 1947, dans les fameux jours heureux qui sont maintenant si chers à notre Président de la République.
La remise en question de ce système, qui provient en France du conseil national de la résistance, a pourtant été entérinée par une loi récente, dont Laurent Garcia, député MoDem, fut le rapporteur, entreprenant de casser ce système égalitaire avec péréquation et prix unique dans toute la France qui permet à un.e Corrèzien.ne de recevoir le journal dans les mêmes conditions qu’un.e Parisien.ne.
Les grands groupes de presse restent silencieux à ce sujet. Estimant la péréquation trop onéreuse, ils souhaitent mettre en place leur propre système, comme l’écrit Alternatives Économiques. Mais à quel prix pour l’égalité des territoires ?
- Vendredi après midi, une délégation de salariés de la SAD est reçue par le président du conseil général . Durant l’entretien , le préfet confirme une rencontre au plus tôt , entre les élus , les salariés , les éventuels repreneurs (?)
-Vendredi soir , une soirée de soutien (apéro/ concert) a réuni plusieurs dizaines de personnes venues apporter leur soutien financier et passer un moment de détente avec les salariés qui avaient reçu leur lettre de licenciement le même jour. (il n’y a pas eu trop de pub , à cause de la répression dévolue au titre des lois sanitaires , et de la surveillance policière du site, mais c’est partie remise pour une teuf d’envergure)
En cours la préparation de la rencontre à la préfecture, une réflexion sur les modalité d’actions à venir, les locaux sont toujours sous la surveillance et l’entretien des salariés
On lâche rien !


C’est bien le vœux des éditeurs les plus riches, casser le syndicat du Livre CGT , quitte à casser l’outil de production. Vieux rêve réactionnaire, se payer la CGT du Livre, ça fait plus d’un siècle que ces tocards fantasment…..
L’affiche du Syndicat du Livre l’affirme, 512 licenciements , ça doit être 512 solutions, les salariés avec leur syndicat , leur Union Locale, ne lâcheront rien. Il est illusoire de penser que l’activité pourrait être redistribuée , à la découpe , au rabais en laissant sur le carreau les ouvriers du Livre . L’atelier est certes prêt à redémarrer à Jarville, mais les salariés ne sont pas prêts à dégager, ils sont toujours prêts à se battre.
La semaine qui vient de passer conforte leur combat, la discussion remonte auprès du représentant de l’État qui avait déserté ses responsabilités.
Déterminés , mais un peu désargentés , les travailleurs en lutte on besoin de votre soutien, y compris financier. L’union Locale CGT , 17 rue Drouin , recueille les dons pour les salariés en lutte, précisez « solidarité SAD …. Merci pour eux
Retraités CGT du livre parisien


samedi 23 mai 2020

Soutenir le pot de terre! Soutenir le combat pour la démocratie!




Sur le bassin nancéien, la résistance sociale s’est parfois distinguée par des combats où le pot de terre fit mettre le genou à terre au pot de fer. Les luttes sociales sont difficiles, demandent beaucoup d‘énergie, beaucoup d’unité, beaucoup de solidarité, et parfois, ça paye.
Il n’y a pas d’analyse savante, méfions nous des crétins, absents des luttes, qui savent si bien dire, après, ce qu’il fallait faire avant.

Il n’y a pas beaucoup de certitudes..
"Ceux qui luttent, ne sont pas sûrs de gagner, mais ceux qui ne luttent pas ont déjà perdu"
Que dire d’autre?

Il n’y a pas de «petits» conflits
La CGT à Nancy, a mis la main à la pâte dans de nombreux conflits, pas forcément gagnés d’avance.
Malora en 2006 ou une poignée de salarié-e-s, déja licencié-e-s, occupent leur boîte pendant 130 jours et sauvent le site de production promis à la spéculation immobilière.
Castorama à Essey , en 2003, une dizaine de salariè-e-s refusent le passage en force d’une nouvelle enseigne, et la perte de leur statut, 10 mois d’occupation. Les avocats du groupe Castorama viendront à l’Union locale CGT de Nancy, pour acter le dédommagement et les indemnités des salariés.
La Clinique Majorelle, vers 2007 vivra un conflit long, mené essentiellement par le jeune syndicat CGT, pas encore majoritaire dans l’établissement. 28 femmes sur 350 salarié-e-s se mettent en grève . Elles feront plier la direction , qui voulait externaliser le travail du nettoyage, dans la clinique et au niveau national. Elles feront plier les fonds de pension américains, actionnaires majoritaires, qui voulaient pressuriser la masse salariale, sur l’ensemble des cliniques du groupe en France.
28 femmes inexpérimentées, mais oh combien décidées, 28 copines formidables ont mis un coup de boule au capital.

La seule fortune de ces combats résidait dans la rare détermination des femmes et des hommes acteurs(trices) de ces résistances sociales. Une rage d’en découdre, et ne pas se laisser faire, qui valait toute autre démarche politique.

Qui l’eut cru? Qui aurait misé la moindre thune sur ces conflits? Et pourtant .

21 salariés en lutte

En ce moment, depuis le 11 Mai, à Jarville à la S.A.D. (société agence diffusion), filiale de Prestaliss, 21 salariés sont en grève pour refuser la liquidation de leur entreprise prononcée le 15 Mai par le tribunal de Commerce de Paris.
512 salariés en France sont liquidés de la sorte, de Lille à Marseille.

Depuis 1947, la distribution de la presse est organisée de façon à ce que, petits éditeurs ou groupes médias puissants, soient distribués avec les mêmes moyens, comme le voulait le C.N.R. Chaque journal cotise, selon ses moyens, ce qui permet d’entretenir un outil commun, et servir la presse dans 22 000 points de vente, équitablement.

Depuis des dizaines d’années, les groupes les plus puissants sont devenus les opérateurs du système, ils sont administrateurs et clients à la fois. Ils ont pesé pour que Prestaliss réduise la facturation (passée de 14% en 1994 à 5% en 2017, au prix de 3100 suppressions d’emplois sur 3500).
Ces groupes sont aidés par l’État, CICE, aides à la presse (le Figaro touche 16 millions d’€, le Monde aussi), mais ce n’est pas assez. Aussi, la Macronie bienveillante a décidé, au titre de la «modernisation» de la presse, de vider la loi Bichet de son sens. C’est Laurent Garcia, député Modem de la 2eme circonscription de Nancy, qui s’est collé au rapport , une des conclusions est de vendre les coopératives de diffusion, le tribunal obtempère et liquide.
Les salariés se sont rendus à la permanence du député fossoyeur et lui ont demandé:» quel est le plan de diffusion de la presse désormais?», on attend encore la réponse.
L’État vient de mettre le réseau à terre et n’a pas de solution pour poursuivre la diffusion démocratique de la presse. Sous peu, 10 000 kiosquiers vont mettre la clé sous la porte. La seule perspective est celle des grand groupes, les médias les plus riches seront distribués en priorité, que les petits titres crèvent!
Les marchands de journaux se plaignent, à raison, de leurs étals vides, la faute à la CGT en grève pensent-ils. C’est le lock out de l’État et des éditeurs qui est en train de les tuer.


A Jarville, les 21 salariés concernés ont assuré la diffusion des journaux pendant la crise sanitaire, salués par le chef de l’État, virés à la fin du confinement. Durant la crise Covid, ces salariés ont fait livrer des journaux invendus aux résidents des EHPADs, privés de visite.
La diffusion de la presse est un travail difficile, toujours de nuit, incluant week-end et fériés. La SAD de Jarville voit passer des dizaines de titres toutes les nuits, à minima 20 de tonnes de journaux par nuit, qu’il faut trier et acheminer, à la première heure dans les kiosques de la région grand est.
Ces salariés bossent à la suite de leurs collègues imprimeurs, qui, dans le bâtiment voisin mettent sous presse toutes les nuits , les quotidiens nationaux . L’impression en province permet de mettre moins de voitures sur les grands axes routiers et servir au plus prés les kiosques de l’est de la France, voire des pays limitrophes. Au niveau national, ce sont 22 000 points de ventes qui sont irrigués toutes les nuits.
Le centre d’impression et de diffusion de Jarville existe depuis 1979. Les salariés ont toujours été syndiqués à prés de 100% (CGT du Livre Parisien), en grève à 100% chaque fois qu’il le fallait. Le site de Jarville compte prés de 50 salariés avec l’imprimerie Nancy-Print.
Pour casser le statut des travailleurs du Livre, pour casser l’outil syndical, les patrons et l’État sont prêts à casser l’outil industriel.


Mise en place d’une 
solidarité financière

Depuis le 11 Mai, les salariés de Jarville comme dans toute les villes de France, avec les 512 salariés promis au chômage, ont décidé de résister à l’offensive libérale. Ils aiment leur boulot , ils ne veulent pas d’une distribution au rabais, au seul profit de la presse des grands groupes.
Ils ont fait appel de la décision du tribunal de commerce de Paris , cette procédure mettra 3 à 5 semaines à aboutir, 3 à 5 semaines sans paye, bien sûr. Ils font face au mépris des grands groupes , à l’arrogance des politiques signataires de la mort de la Loi Bichet.

La CGT met en place une solidarité financière pour qu’ils puissent continuer le combat. C’est beaucoup demander à celles et ceux qui ont déjà donné, pour la lutte exemplaire des cheminots, les soutiens aux Camarades convoqués par les flics, celles et ceux qui ont aussi donné des jours de grève contre la réforme des retraites.

Ces 21 salariés ont besoin de votre soutien, ils portent un lourd fardeau, celui de maintenir et d’améliorer une distribution démocratique des idées, face à la puissance des groupes , face à l’État.
C’est un combat vieux de deux siècles. Le Droit , de penser , d’écrire , de diffuser a été arraché à l’église et à la monarchie. Au cœur des révolutions du 19 eme siècle, puis porté durant les résistances sociales , écrire diffuser sous l’occupation , pendant la guerre d’Algérie. Ce droit distingue un peuple qui lutte d’un troupeau qui se soumet.


Collectif de soutien aux salariés SAD en lutte

envoyez vos chèques à solidarité SAD, Union Locale CGT 17 rue Drouin, Nancy
à l’ordre de « UL CGT »,
mettez un post it « solidarité SAD »

dimanche 17 mai 2020


Laurent Garcia
député MODEM
2ème circ. de Meurthe et Moselle
fossoyeur de la distribution de la presse


Monsieur,
La loi de modernisation de la distribution de la presse, dont vous étiez le rapporteur vient de porter ses fruits. La filière est démantelée. Le tribunal de commerce de Paris a prononcé la liquidation de l’entreprise SAD, vendredi 15 Mai à 15 heure.
Comme l’indiquait votre rapport : « les sociétés qui assurent la distribution de la presse ne seront […] plus tenues d’avoir leur capital majoritairement détenu par les coopératives d’éditeurs ».

Ainsi libérés, les grands groupes de presse cessent de participer à l’outil commun de distribution mis en place en 1947, avec pour argument mensonger le coût exorbitant de la distribution de la presse. Parlons-en.
Depuis 1994, le taux de rémunération des NMPP est passé de 14 % à moins de 5 % aujourd’hui pour Presstalis il a donc pratiquement été divisés par trois !
Cette baisse spectaculaire des coûts résulte notamment d’une diminution drastique des effectifs : en 1994 il y avait 3 479 salariés.(site du Sénat : Projet de loi des finances 1996 ), aujourd’hui il en reste 402 (siège social et centre d’exploitation à Bobigny). Mais à casser les prix comme des camelots de foire, pour satisfaire à la concurrence « libre et non faussée », Prestaliss dépose le bilan.
Dommage car les salariés avaient déjà donné.
Plus de 500 salariés SAD, sous-traitant de Presstalis, sont aujourd’hui menacés de chômage, ils sont répartis dans les dépôt de presse provinciaux pour assurer la distribution quotidienne dans les départements . Au total, la filière presse concerne 80 000 emplois, du rédacteur au kiosquier.

Rappelons que c’est un exploit au quotidien, TOUS les jours week-end et fériés compris, d’écrire, concevoir, répartir et acheminer 6 000 titres dans 22 000 points de vente, de faire remonter les invendus, d’assurer le financement de l’édifice entre les vendeurs, les imprimeurs et les éditeurs. Ce n’est pas seulement, livrer des journaux, c’est aussi assurer une remontée en temps réel des ventes au numéro, par kiosque et par journal, ce qui permet d’ajuster au mieux, les quantités d’impression nécessaires.
Notre système, n’en déplaise au thuriféraires du marché, était, avant votre intervention, le meilleur et le moins cher. C’est ce que démontre l’enquête N°2008-M-061-01  réalisée par l’Inspection générale des Finances, « La situation de la presse quotidienne dans quatre pays européens ».

Le réseau est désormais à terre. C’est un drame humain, pour des centaines de salarié(e)s qui ont assuré l’acheminement de l’information pendant la crise sanitaire. C’est aussi un coût porté à la démocratie, au débat, à la liberté de l’information. Nous ne sommes plus aujourd’hui en mesure d’assurer la distribution de la presse en France de façon équitable.

Au delà du drame social et de la crise, la faute morale est impardonnable. La loi Bichet fut mise en place à la libération parce que la plus grande partie du patronat de la presse avait collaboré avec l’occupant. Ceux qui clamaient « plutôt Hitler que le front populaire », avaient fait un vrai choix éditorial, diffuser la presse du Maréchal, dénoncer les résistants.
Parce que le pire était arrivé, le CNR édicta des règles visant à mettre la distribution de la presse a l’abri des convoitises et de la spéculation. Tous les titres de journaux, tous sans exception, bénéficièrent alors du même service, d’un même réseau pour que l’information soit disponible, partout, pour toutes et tous.
Cette logique c’est la péréquation, la mise en commun des moyens, pour que les plus nantis (par exemple, le groupe Bolloré) et les plus pauvres (la presse indépendante, l’Humanité, Politis, le Canard Enchaîné, etc) aient un accès commun à l’édition.
Cette vision démocratique de l’offre ne fut jamais du goût des grands groupes à la solde de quelques milliardaires, qui ont obtenu que la législation soit simplifiée et se soumette à la seule logique du marché. Ces médias puissants sont en train d’organiser leur propre diffusion, à leur unique profit, et que le reste crève !

La CGT a multiplié les mises en garde alors que vous annonciez votre intention de réformer la Loi Bichet, peine perdue, vous vous êtes obstiné à barbouiller avec suffisance et ignorance un pan de l’Histoire, où Zola, Hugo, Jaurès, Camus, Sartre se sont distingués Vous resterez l’auteur d’un tripatouillage médiocre saccageant près de deux siècles de combats pour la liberté de penser et d’écrire.
Au moins êtes vous cohérent avec les gouvernements qui se succèdent depuis prés de quarante ans, vous avez géré la distribution de la presse, comme les lits d’hôpitaux, les salles de classes, la sidérurgie, la sécurité sociale, une gestion par le vide pompeusement appelée « simplification ».

Les travailleurs du Livre, avec leur syndicat CGT, font appel de la décision du Tribunal. Ils ne seront pas payés, jusqu’à ce jugement parce que , en grève, ils se battent contre les conséquences de vos actes.
Votre nom restera associé à l’histoire de la presse, comme un général Nivelle, chamarré d’incompétence, précipitant des centaines de familles dans la précarité . Vous resterez le député Garcia, fossoyeur de la presse écrite.

Salutation d’usage de bas de lettre

Jarville le 17 Mai 2020

Les travailleurs CGT SAD de Jarville en lutte
les retraités cgt NMPP / Prestaliss


jeudi 9 avril 2020

La police surveille les légumes


Stéphane Hablot

Maire de Vandoeuvre
hotel de ville
7 rue de Parmes 
54500 Vandoeuvre


Jeudi 9 Avril 2020







Monsieur le Maire

Avant de venir au motif de mon courrier, je vous remercie de l ‘énergie déployée pour que le marché bio hebdomadaire de Vandœuvre puisse se perpétuer durant la crise sanitaire. Vous n’êtes donc pas forcément le destinataire de mon aigreur, aussi merci de ventiler mes propos aux personnes concernées (préfets, ministres, députés, etc, etc, ..)

J’apprends, et j’en suis sur le cul , que le marché bio à Vandœuvre, cette semaine, le 10 Avril, sera surveillé par la police municipale.( pour s’assurer que les conditions sanitaires seront bien respectées afin de permettre le renouvellement des distributions les vendredis prochains.)

Or, les producteurs locaux pratiquent un circuit des plus courts, ce qui évite les multiples manipulations, les clients du marché ou de l’Amap tiennent rigoureusement leurs distances (voir journal de france 3 régions)
, les organisateurs (bénévoles) qui préparent ces livraisons hebdomadaires, édictent des règles strictes, émises par mail à chaque personne venant s’approvisionner (port du masque, de gants, distances). Bref ces distributions sont plutôt un modèle du genre.
J’ajouterais qu’en matière de prévention sanitaire et de santé , les acteurs du commerce bio (producteurs , consommateurs) se battent férocement contre les dérives qui hypothèquent la vie sur terre (glyphosate, déchets nucléaires, projets inutiles, ….)

Ne serait il pas plus judicieux d’employer la police à 1 km de distance, vers le magasin Cora, qui n’est pas menacé de fermeture ou de restriction. La bande qui détient cette officine a touché 20 millions d’Euros de Cice, qui manquent cruellement à l’hôpital, affiche un résultat net de 60 millions d’Euros pour finalement licencier 1000 personnes. Je doute fort que ces goulus du dividende aient déployé une énergie folle à préserver clients et salariés de la pandémie. Mais bon , la police n’ira pas , c’est privé, comme le bénéfice...Circulez y a rien à voir

Moins loin , la police a également loupé la bande de Michel Edouard Leclerc, 57 millions d’€uros de dividendes en 2019, , où les conditions effroyables de management ont poussé ,Maxime, un jeune salarié à se flinguer, le 11 Janvier dernier, sur son lieu de travail devenu lieu de souffrance. Mais là aussi , on n’embête pas les gens importants..

C’est donc le marché de producteurs locaux qui se verra gratifié de la présence de la police pour juguler la délinquance.Tout ceci à l’heure où les pouvoirs publics ne fournissent ni masque, ni test. Permettez moi de ne pas me sentir rassuré face à ces mesures de pieds nickelés
La filière bio n’a vraiment de bol, niée par le pouvoir qui lamine le peu d’aide pour conforter les profits des scélérats de la malbouffe, il lui faut en plus subir l'excès sécuritaire

Nous ne sommes pas à Brive la Gaillarde, mais je vais essayer de trouver un tee shirt, un masque où sera écrit « Mort aux vaches , vive l’Anarchie », pour ainsi colorer l’ambiance de cette distribution, et refuser une mise en scène sécuritaire insupportable.

Salutations 

Michel ANCE
Syndicaliste retraité, militant associatif